Le Livre de la rencontre (avec Ayame Masayuki-san)

Je me sentais lectrice aujourd'hui. Eh oui, j'avais envie de lire. Bon, c'est vrai que ca m'arrive souvent d'en avoir envie, mais aujourd'hui, j'avais encore plus envie. Puisque je lis beaucoup, j'avais envie d'un livre gros, rempli de petit caractère et de description en n'en plus finir. J'aime les livres qui sont tellement descriptif qu'on a l'impression d'être dans la même pièce que le personnage, que l'ont ressent les mêmes choses.

Bref, je me dirige vers la bibliothèque. Je ne sais jamais vers où je m'en vais, ou quel genre de livre je vais choisir. Je ne fais que feuilleter, et voir s’il m'intéresse. Je fais donc plusieurs étagères sans trouver quelque chose qui pourrais m'intéresser. J'ai feuilleté beaucoup de livre sans succès. Bon. Peut être qu'aujourd'hui n'est pas ma journée.

C'est alors que je vois un livre sur une étagère voisine. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'avais vraiment envie de le lire. Je me suis donc approché pour le voir de plus près jusqu'a ce que ma main touche celle d'un autre. Je sursaute. N'étant pas vraiment une personne qui parle beaucoup, je ne fais que regarder la personne en question.

«...»

Il n'a pas vraiment l'air de vouloir dire quelque chose. Moi non plus d'ailleurs. Peut être que je devrais seulement lui laisser le livre et quitter. Je ne sais pas, ce livre m'intéresse j'aimerais le lire. Je garde la main sur le livre et je le regarde en silence...

Le silence s'épaissit entre nous, tandis que nous nous dévisagions. Elle avait de grands yeux, un visage aux traits réguliers, un teint pâle et des lèvres roses bien dessinées, qui se tendirent en un sourire gêné lorsqu'elle s'aperçut que le silence devenait trop pesant. Ses joues rougirent, elle glissa ses doigts dans ses longs cheveux pour les fixer derrière son oreille. Je souris en retour, et lui demandai :

-Si tu veux, je peux te le laisser...

A l'entente de ma voix, son teint rougit plus encore, sa bouche s'ouvrit pour dire quelque chose, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Je pris le livre, et lui tendis en souriant encore. Elle n'avait pas l'air à l'aise, ce qui me donnait envie d'engager la conversation avec elle. Qui plus est, c'était la première fois que je la voyais. Il y avait quelque chose chez elle qui me rappelait ma propre maladresse...

Je continue de le regarder. Je ne veux pas parler. Moi mon language, c'est le language facial. Je hoche la tête, et mon regard veut tout dire. C'est tout. Je ne parle jamais, sauf quand on m'y oublige, comme lorsqu'un professeur me pose une question. Sinon, je n'aime pas parler, je peux bien montrer ce que je veux dire et ce que je ressents d'une autre façon.

Je lâche le livre et recule de deux pas. Je hoche la tête pour dire non. Il peut bien le prendre s'il veut, il doit y en avoir partout des livres comme ca. Même si ce livre m'intéressait beaucoup, je n'avais pas envie de parler pour ca.

Toujours le visage sans émotions, je lui fais signe de la main pour lui dire qu'il pouvait prendre le livre. Je me penche le haut du corps en signe de respect et je retourne mon regard sur d'autre livre qui sont tout près. Je prends d'autres bouquins, je lis les résumés, je fais tout sauf regarder le jeune homme à coté de moi. Bon, ca y est, je suis sur qu'il croit que je suis muette. Non pire, folle.

Je continue de fixer un livre, n'ayant aucun autre endroit à regarder. Je ne voulais pas le regarder, du coup qu'il me dévisage. Qu'il commence à me juger. Je n'avais pas envie qu'il rit de moi. Je suis comme ca bon! Alors que la, je suis sure qu'il croit que je suis une fille bizzare. Que je ne suis pas sociable. Que... Que...

Tout s'embrouille dans mon esprit. Tout m'emballe, je ne comprends pas pourquoi je me sens si mal tout à coup. Normalement, je reste bloc de glace, alors que la au dirait que je fond. J'ai peur de ce qu'il pense. D'habitude, ca m'inquiete aussi, mais j'y pense moin. J'ai l'impression d'hyperventiller, j'ai l'impression de manquer d'oxygène. Non, je vais pleurer. Au moment où je m'en allais courrir à l'endroit que je vais toujours me réfuger, soit; les toillettes, quelque chose me retiens.

[Je prévois de répondre ENFIN à ce post ce soir ou demain, en tout cas, ne t'inquiète pas =) je suis en vacances TT___TT enfin]

EDIT : Non, ce n'est pas mauvais =O J'espère que ce que je ferais moi ne sera pas trop mal.

Je vois un air inquiet s'afficher sur son visage. Elle hoche la tête, recule, me laisse le livre qui avait l'air pourtant de l'intéresser. Sans pouvoir m'en empêcher, je commence à vouloir savoir pourquoi elle réagit ainsi. Je voudrais savoir ce qui la met mal à l'aise chez moi... Je ne suis pas pourtant du genre à mettre mal à l'aise... Enfin, si, quand je ne répond pas à la personne qui essaie de construire une conversation avec moi, et que je ne trouve rien à lui dire... Cependant, ce genre de problème n'a pas l'air de l'atteindre. Je ne sais pas pourquoi, je sens que le silence ne la gêne pas, qu'on peut rester à côté d'elle sans lui parler sans qu'elle ne ressente le besoin de combler le vide avec des paroles banales, bancales voire totalement inutiles.

Elle m'intéresse. Je la fixe, j'observe ses réactions presque sauvages tandis qu'elle s'éloigne de moi en faisant mine de regarder d'autres livres sur son passage. J'ai l'impression... J'ai l'impression d'avoir un impact sur elle. Ca ne m'arrive que très rarement, d'avoir ne serait-ce qu'une minuscule influence sur mes congénaires. Je ne sais pas comment je dois le prendre, dois-je en être fier, dois-je au contraire la rassurer et la mettre à l'aise, lui avouer que je suis comme elle, que je m'inquiète pour un rien, que moi aussi mon coeur s'affole comme celui d'un animal effrayé lorsqu'on s'approche trop près de moi? Elle me ressemble. Et c'est ce en quoi elle m'intrigue et m'attire. Je continue de l'observer, je vois que ses yeux se gonflent de larmes... Quoi? Je la fais pleurer? Pourquoi? Elle fais un pas, s'apprête à entamer une course, je retiens son fin poignet pour la garder près de moi encore un peu.

Ses grands yeux me fixent d'un air interdit, toujours remplis de grosses larmes qui ne demandent qu'à tremper ses joues pâles. Je tente un sourire, un malheureux sourire pour tenter de la rassurer. Je sais que les mots ne la mettront pas à l'aise. Alors, je lui souris, d'une manière idiote et sans doute ratée d'avance, je lui envoie tout ce que je peux de bonne volonté pour lui dire que je ne suis pas ce qu'elle croit. Je ne suis pas quelqu'un d'insensible, et la fragilité dont elle fais preuve me touche.

Je constate qu'elle ne bouge plus, qu'elle reste près de moi malgré cet air hésitant qui dessine son visage. Je me présente d'une douce voix, comme on parlerait à un enfant appeuré pour essayer de le consoler d'un mauvais rêve.

-Je m'appelle Makoto Kobayashi. Et toi?

Les toilettes, les toilettes. C’est la que je dois aller. Mais pourtant il me retient. Pourquoi fait-il ca? Peut-être qu’il veut rire de moi? Non. Ce n’est pas ca. Je peux voir dans son regard qu’il ne veut pas se moquer de moi. Alors peut-être qu’il veut être ce qu’on appelle… Un ami?

Je ne veux pas trop le regarder. Je ne veux pas qu’il voit mon visage plein de larmes. Je l’essuie avec mon bras, mais d’autre grosses larmes coulent ensuite. Ca ne s’arrête pas facilement. C’est comme ca. Comme une grosse chute. J’ai bien vouloir rester calme, respirer normalement, les larmes continuent de couler. Je ne sais pas quoi faire.

Je voudrais quitter. Comme je l’ai toujours fait. J’ai peur de ce que les autres pensent. Quand je sens que je vais pleurer, je vais aux toilettes. Comme ca, ils ne me voient pas, et ne pensent pas que je suis faible. Pourquoi je ne suis pas capable de le retenir? Beaucoup de gens on de la peine et pourtant, ils sourient et ne pleurent pas.

Je le regarde plus, et je vois qu’il est gentil. Il semble être touché par ce qui se passe. Il me dit alors son nom et me demande le mien. Je ne dis rien au début. Je ne suis pas capable de pleurer quand je pleure trop, c’est toujours comme ca. Ma gorge est trop serrée. Je fini par dire : «Ayame». Et quelque secondes plus tard : «Masayuki».

Je regarde le plafond et d’autres larmes coulent encore. Je me rappelle de ne pas trop me faire d’amitiées. On fini toujours par être blessé. Mais cette personne semble gentille. Tant pis, de toute façon je suis habituée d’avoir mal. Je m’avance un peu «Désolé. Pour ca.»