Coucou toi! [Pv: Kusu ^^]

Elle n’était là que depuis très peu de temps et avait toujours autant de mal à se faire à ce pays. On lui avait attribué une chambre, ce qui avait été en grand débat pendant un moment mais elle ne voulait pas s’imposer à cette famille qu’elle ne connaissait que si peu. Avant d’arriver au Japon, elle les avait vu lors de deux noël seulement et pour la naissance de son petit frère et à l’enterrement de ses grands parents. Donc tout au plus, cinq fois. Pourtant cette dame qui l’avait accueillit durant une bonne semaine était sa tante, la sœur de sa maman. Si elle avait fait une demande de chambre dans son école, c’était qu’elle se sentait mal à l’aise avec cette famille qu’elle avait si peu vu dans sa jeunesse. Pourtant dommage, car niveau caractère, sa tante lui ressemblait bien plus que sa propre mère, les femmes sont très différentes l’une de l’autre et s’entendent très mal, raison pour laquelle elles se voyaient très peu. Au début, elles étaient poussées par leurs parents à se revoir, eux qui avaient eu beaucoup de mal de voir leurs filles s’éloigner autant. Aiiry adorait ses grands parents, et pour elle, ils étaient partis bien trop tôt. Quand, ils venaient les voir aux Etats-Unis, elle se sentait existante.

En quittant la maison de sa tante, cette dernière lui avait dit que peu importe ce qu’elle pensait, elle était toujours la bienvenue parmi eux. Et le dernier jour qu’elle avait passé avec eux, ils étaient tous partis se recueillir sur la tombe de ses grands-parents. Ça avait été très dur pour elle, depuis leurs enterrements, c’était la première fois qu’elle s’y rendait. La seule fois avant son « exile » ici, qu’elle était venue, était justement pour leurs funérailles, elle avait huit ans à cette époque, ils étaient morts prématurément selon les médecins, dans un accident de voiture. Son grand-père avait été tué sur le coup et sa grand-mère avait perdue la vie en arrivant à l’hôpital. Un chauffard ivre leur était rentré dedans, lui bien sur n’avait rien eu, comme toujours dans ce genre de situation. Mais tout cela, elle ne l’avait pas compris étant petite fille. Ce n’est qu’en arrivant au Japon chez sa tante qu’elle avait bien compris. Son dernier jour, en allant sur les tombes, sa tante lui avait expliqué alors qu’elles étaient toutes les deux en train de poser des fleurs sur les tombes respectives de sa grand-mère et de son grand-père.

Cette situation était difficile pour elle, Aiiry n’avait jamais put aborder le sujet avec sa propre mère, qui bloquait toujours la discussion dès l’instant où la demoiselle tentait de l’aborder. De toute façon, à part un sujet de parlementation porté sur le sport, rien ne pouvait être abordé chez elle avec ses parents. Etant dans le sujet, du côté de son papa, elle n’entendait jamais parler de ses grands-parents, son père bloquait aussi la discussion sur ce point, disant simplement qu’il s’était fait mettre à la porte alors qu’il annonçait aimer une japonaise, il était question de sa mère. Ainsi, elle ne les avait jamais connu.
Aujourd’hui, prise d’un soudain mal du pays, elle eu besoin de se recueillir sur la tombe de ses grands-parents maternel. Cette jeune fille croyait en un autre monde, ainsi il lui arrivait de leur parler. Après une partie de basket contre elle-même, elle s’était bien amusée, malgré ce manque de partenaire. Aiiry avait trouvé un ballon abandonné, elle s’essouffla vite car elle courait un peu dans tous les sens, s’inventant de nombreux adversaires imaginaires. La demoiselle s’arrêta rapidement de partir dans un sens puis tourner et partir d’un coup dans l’autre, et restant au milieu du terrain, elle se contenta d’envoyer le ballon vers le panier. Même si ce n’était pas son sport préféré, cela la défoulait pas mal quand elle n’avait pas trop le moral. Et là, il fallait le dire, mais elle avait un vrai coup de blues. Son pays lui manquait et même si elle ne voulait pas l’admettre, ses débuts ici étaient durs.

Elle avait besoin de se changer les idées. Ainsi, elle était partie faire un tour en ville et devant une boutique de fleurs, elle acheta un bouquet qui l’avait attiré et qui lui avait donné l’idée de partir parler à sa grand-mère. Ses fleurs en mains, elle parti en direction du cimetière, elle n’eu pas trop de mal à retrouver son chemin, la direction du cimetière était plutôt bien indiquée. Par contre, ce fut une fois là-bas que ce fut plus dur. Retrouver la tombe de ses grands-parents avait été un grand moment. Elle avait tourné pendant un bon moment dans le cimetière avant de trouver ce pour quoi elle était venue. La jeune fille retira une des fleurs du bouquet pour la poser sur la pierre de son grand-père, elle avait choisit la plus belle, elle ne voulait pas que son grand-père se sente délaissé, car elle n’avait acheté qu’un seul bouquet. Après lui avoir dit bonjour et avoir parlementé un peu, elle s’était penchée sur la pierre de sa grand-mère.

Mise à genou, elle posa le bouquet devant la pierre et avait commencé à lui parler. La jeune fille s’exprimait en anglais et lui racontait comment elle se sentait, ce qu’il se passait pour elle, bref, elle lui racontait sa vie. Après lui avoir raconté tout cela, elle se sentait beaucoup mieux. Et quand elle releva la tête, Aiiry vit que des passants la regardaient comme si elle était bonne pour l’asile. La demoiselle se releva d’un coup.

-Quoi ? Une photo vous ferait plaisir ?

Elle s’était emportée, mais elle n’aimait pas que les gens la regardent comme un monstre de foire. Elle en avait marre, elle connaissait cela depuis toute petite et avait atteint sa dose de ras-le-bol. Cette jeune fille n’avait jamais eu de vrais ami(e)s et donc quand elle avait besoin de parler, elle se faisait la discussion. Il est vrai qu’elle devait un peu passer pour une folle.

Elle quitta l’endroit qu’elle occupait, ayant marre d’être regardée et partie dans un coin, restant dans le cimetière, un peu plus au calme. Elle s’assit sur un plot et à son tour regardait les gens qui passaient. Seul un garçon qui se trouvait là attira vraiment son attention. Lui aussi était seul, et semblait avoir à peu près le même âge que la jeune fille. Sûrement faisait-il aussi parti de la même école qu’elle. Aiiry se leva et parti à sa rencontre, mais au dernier moment, elle se stoppa à quelques pas de lui, n’osant pas aller plus loin, sans vraiment savoir pourquoi.